Ce mardi 10 septembre aux environs de 7 heures, alors qu’il évoluait en 7e position au large de la pointe Bretagne dans le cadre de la troisième étape de la Solitaire du Figaro Paprec (705 milles entre Royan et La Turballe), Pep Costa a signifié son abandon à la Direction de Course. Victime d’un choc au large de Saint-Nazaire 24 heures auparavant avec ce qu’il suppose être un câble trainant à l’arrière d’un cargo, ce qui avait alors fissuré son bout-dehors, le skipper de VSF Sports avait néanmoins décidé de se battre et de poursuivre sa course ! Malheureusement, peu après avoir débordé l’Occidentale de Sein et débuté un long bord au vent de travers sous gennaker dans un vent allant forcissant, le Barcelonais s’est trouvé confronté à la casse de son espar. Dès lors, il n’a plus eu d’autres choix de que se résoudre à mettre un terme à sa compétition, puis à se dérouter vers Lorient.
« Je ne sais pas trop ce qui s’est passé hier matin. Peu avant le lever du jour, alors que je tirais des bords au près pour remonter vers la pointe Bretagne dans un flux d’ouest nord-ouest soufflant entre 15 et 20 noeuds, j’ai été surpris par un choc. Ça n’a duré qu’une fraction de seconde. Je suis immédiatement sorti, j’ai abattu en grand mais je n’ai absolument rien vu autour de moi. Quelque chose, qui pourrait être un câble ou une palangre qui trainait à l’arrière d’un cargo, s’est pris dans la sous-barbe fissurant ainsi mon bout-dehors », a raconté Pep Costa qui avait alors prévenu la Direction de course par sécurité, mais qui avait fait le choix de continuer sa course.
« Comme il n’y avait strictement aucun dégât structurel apparent sur le reste de la coque, j’ai décidé de poursuivre l’étape. Je savais évidemment que ça deviendrait possiblement compliqué après le passage de l’Occidentale de Sein, une fois à des allures portantes, mais je ne voulais pas avoir le regret de ne pas avoir essayé. Je ne voulais pas lâcher sans être certain de savoir si ça allait tenir ou non », a détaillé notre skipper qui a alors fait preuve, comme à son habitude, de ténacité et de détermination, d’autant qu’il était parfaitement dans le match, en 7e position.
Un rêve de Top 10 qui s’évanouit
« Dans le chenal du Fromveur, alors que je naviguais sous gennaker depuis près de deux heures et que le bateau marchait bien, le bout dehors, que j’avais tenté de sécuriser au mieux avec des bouts, a finalement cédé. C’était prévisible, surtout que le vent commençait à bien forcir, mais ça a été très dur à encaisser », a détaillé Pep, forcément très déçu de l’issue de la situation.
« C’est la première fois que j’abandonne une course au large. C’est une décision difficile à prendre mais aussi à accepter. La déception est extrêmement grande mais je n’ai pas eu d’autres choix », a commenté le marin.
Et pour cause, les conditions annoncées en Manche pour les prochaines 48 heures sont particulièrement musclées, avec jusqu’à 35-40 nœuds dans les rafales sur une mer cabossée. « Je n’imaginais évidemment pas terminer cette Solitaire de cette manière. Ce qui retiendrai néanmoins de cette épreuve, c’est que j’ai globalement bien navigué. Bien que je n’aie pas autant navigué que les autres en solitaire sur le support cette année, j’ai montré que j’étais capable de régater aux avant-postes. J’avais clairement les capacités de rentrer dans le Top 10 au classement général, ce qui était mon ambition. Il va falloir revenir, c’est certain ! », a terminé Pep Costa que l’on retrouvera dès 2025 sur le circuit des Class40 avec le soutien du groupe VSF.
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